La COP 23 vient de se terminer cette semaine à Bonn et nous allons en profiter pour rester dans le thème avec cette cartographie dynamique du CO2 terrestre. Cette visualisation a été publiée pour la première fois à l’automne 2014 et est issue d’un modèle informatique appelé GEOS-5, créé par le Bureau de modélisation et d’assimilation du Centre de vol spatial Goddard de la NASA.
Ci-dessous un aperçu vidéo des ces images à l’esthétisme glaçant :
https://youtu.be/tHYYvCjL0B0
Ces images sont issues d’un supercalculateur des niveaux de dioxyde de carbone dans l’atmosphère terrestre et résument une année de données en quelques minutes (ici l’année 2006). Le dioxyde de carbone c’est ce gaz à effet de serre dont tout le monde parle aujourd’hui. Et il y a de quoi puisqu’il est en partie généré par l’activité humaine et majoritairement responsable du réchauffement climatique, donc de la montée des eaux et de quelques autres joyeusetés futures… Environ la moitié de ce gaz émis par les énergies fossiles reste dans l’atmosphère, tandis que l’autre moitié est absorbée par les réservoirs terrestres et océaniques naturels.
Que nous apprends ce modèle:
Dans l’hémisphère Nord, on observe que les concentrations les plus élevées sont polarisées autour des principales sources d’émission en Amérique du Nord, en Europe et en Asie. On remarque également que les gaz sont mouvants et que leur dispersion est contrôlée par les conditions météorologiques à grande échelle dans la circulation mondiale. Au printemps et en été dans l’hémisphère nord, les plantes absorbent une quantité importante de dioxyde de carbone grâce à la photosynthèse, éliminant ainsi une partie du gaz de l’atmosphère. Ce phénomène est bien visible dans le modèle lorsque les couleurs rouges et violettes commencent à s’estomper. Mais pendant ce temps, dans l’hémisphère sud, on distingue la libération d’un autre polluant, nocif pour l’environnement et pour les humains, le monoxyde de carbone. Il provient des incendies en Afrique, en Amérique du Sud et en Australie et se concentre dans l’atmosphère. A l’instar du CO2, le monoxyde de carbone est transporté par les vents vers d’autres parties du monde.
À mesure que les saisons estivales s’achèvent, la photosynthèse des plantes diminue et le dioxyde de carbone recommence à s’accumuler dans l’atmosphère. Bien que ce cycle soit attendu, les scientifiques relèvent des concentrations plus élevées années après années. Cela contribue à la tendance à long terme de la hausse des températures mondiales.
Les modèles atmosphériques tels que celui-ci nous aident à mieux comprendre les émissions humaines et les flux naturels de dioxyde de carbone. Ce type d’étude alliée aux observations satellitaires d’outils tels que l’Orbiting Carbon Observatory-2 de la NASA nous mènera vers des prédictions plus fiables des conditions futures à travers le monde. Peut-être même que cela nous aidera à trouver des réponses qui se font de plus en plus urgentes…
Vous pouvez accéder à la très belle version interactive du travail du Centre Goddart en cliquant sur le lien suivant : A year in the life of earth’s CO
Zoomez sur les zones terrestres de votre choix avec la molette de la souris ou le curseur à droite, modifiez le centre de la carte en faisant « glisser » la carte avec le clic gauche de la souris et définissez la période de mesures grâce au cercle de gauche.
Sources : https://svs.gsfc.nasa.gov, http://co2.digitalcartography.org/,
Guillaume Sciaux – Cartographe indépendant.
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