On parle beaucoup, ces temps-ci, de pollutions aux particules où les seuils d’alerte sont régulièrement dépassés dans les principales agglomérations françaises. Les 3 principaux responsables sont l’industrie manufacturière, l’agriculture/sylviculture et le résidentiel/tertiaire (non le transport routier n’est même pas sur le podium).
Ces particules « volantes » ne sont pourtant pas toutes polluantes et émises par les activités humaines. On oublie donc ici les pots d’échappements pour des émetteurs plus naturels et historiques qui génèrent de gigantesques flux atmosphériques d’aérosols (ensemble de particules, solides ou liquides en suspension dans un milieu gazeux).
Cette très belle carte de la NASA nous montre donc:
En rouge: la poussière. La « poussière africaine » en provenance du Sahara est une source importante de particules dans l’air. Les conditions climatiques chaudes et sèches y créent des turbulences pouvant projeter la poussière à des altitudes allant jusqu’à 4 à 5 km. Ces particules peuvent y stagner pendant des semaines ou des mois et sont régulièrement entrainées par les vents jusqu’en Europe (c’est à ce moment que l’on retrouve nos voitures recouvertes d’une fine poussière rouge).
En bleu: les embruns, le sel marin propulsé dans l’air par les vents forts. Il est bien visible sur la carte, tourbillonnant à l’intérieur des cyclones. Ces embruns représentent, dans certaines zones, jusqu’à 80% des particules atmosphériques.
En vert: les feux de forêts, bien visibles en Amazonie et Afrique centrale. Ceux-ci sont une source très importante de particules. Rien qu’en Europe (qui ne se distingue pas vraiment sur cette carte) les feux de forêt et de prairie détruisent annuellement près de 600 000 hectares (soit grosso modo 2,5 fois la superficie du Luxembourg). Ces feux sont pour leur grande majorité (9 sur 10) d’origine humaine: ils ont pour causes les mégots de cigarettes, les feux de camps, le brûlage de résidus de culture ou tout simplement un acte criminel…
En blanc: les particules de sulfate provenant des volcans et des émissions de combustibles fossiles (c’est pourquoi on les retrouve au dessus des grandes zones industrialisées). En effet, ces combustions émettent du dioxyde de soufre (en plus du dioxyde de carbone) qui se combine ensuite avec la vapeur d’eau pour générer les aérosols de sulfates qui sont ensuite éliminés par le biais des pluies acides. La particularité de ces aérosols de sulfates est que, paradoxalement, ils luttent partiellement contre le réchauffement climatique en reflétant la lumière du soleil…
Ci-dessous, une animation de cette carte en vidéo, sur plusieurs jours:
Source: NASA
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