Le métier de cartographe demande une grande rigueur pour aboutir à un produit de qualité. Il est pourtant fréquent (en fait à longueur de page Web et d’articles de journaux réputés) de rencontrer des cartographies sans légende, sans échelle, voire même sans le moindre sens…
Voici donc un petit guide du cartographe qui aborde les principaux éléments à prendre en compte dans la conception de cartographies. Grâce à lui vous serez à même de réaliser des cartes utiles et compréhensibles (c’est déjà pas mal) mais qui pourront également remplir votre portfolio avec classe !
Il n’y a bien entendu aucune solution miracle pour être un bon cartographe ; Il faut du temps et des efforts pour aboutir à un produit de qualité et cela dépend également en grande partie des utilisateurs. Mais il y a cependant certains éléments récurrents dans la création cartographique. Voici une liste qui vous guidera, telle une boussole, dans vos compositions et vous évitera les principaux faux pas.
Ce guide, de par sa longueur, sera divisé en trois parties et répartie sur 3 semaines de publication. Nous commençons donc aujourd’hui par les règles 1 à 11.
[hr_invisible]
Règle N°1 : la carte doit avoir un objectif, un propos clair
A quel dessein réalisez-vous cette carte ? Pensez vous l’atteindre ? Un cartographe commence généralement par se poser la question suivante : comment exposer ce concept, cette idée. Que vous représentiez la géologie, des données thématiques sociales ou un bassin versant le principe de base reste le même : aider le lecteur à comprendre la substance d’un thème ou d’un sujet.
[hr_invisible]
Règle N°2 : le titre reflète l’intention du cartographe
Le titre de la carte devrait refléter son propos. Il est généralement basé sur le contenu de la carte et comprend souvent une évocation du thème et son emplacement géographique.
Tout en contenant ces informations votre titre peut garder une part de mystère et ne présenter que l’intention de la carte sans forcément l’interpréter.
[hr_invisible]
Règle N°3 : utilisez le bon gabarit
Certaines compagnies ou organisations ont des modèles de gabarits clés en main. Placez y vos données, modifiez les éléments cartographiques que vous souhaitez. Et voilà en quelques clics vous avez votre carte. Lorsque vous sélectionnez votre gabarit gardez à l’esprit que la carte nécessite une orientation et une taille adaptée. Par exemples : si la carte contient des objets linéaires d’orientation Est-Ouest (comme des autoroutes ou des pipelines) utilisez un gabarit horizontal.
[hr_invisible]
Règle N°4 : insérez le logo du client et du concepteur
Si vous avez la chance de réaliser une carte dans le cadre d’une commande d’un client il peut être intéressant d’y apposer son logo et le vôtre. Cela permettra aux futurs lecteurs d’immédiatement identifier son concepteur et son destinataire et de potentiellement vous amener de nouveaux client (dans le cas où la carte est bien réalisée, mais avec ce guide de cartographe suivit à la lettre il n’y a aucune raison pour que ce ne soit pas le cas !).
Pensez dans tous les cas à demander la dernière version du logo du client et bien entendu son autorisation pour l’apposer sur la carte.
[hr_invisible]
Règle N°5 : définissez correctement l’échelle et l’emprise de la carte
Les cartes nous aident à voir le monde mais en représentation miniature, le but du jeu étant de définir avec justesse l’importance de cette réduction. La compréhension de l’échelle des données à représenter est donc un préliminaire essentiel.
Si vos données sont à l’échelle d’un quartier ou d’un continent la carte n’aura fort logiquement pas la même emprise et donc pas la même échelle.
[hr_invisible]
Règle N°6 : définissez une projection
Même si les partisans de la terre plate (flat earth society) n’en sont pas encore convaincus, la Terre est indubitablement ronde (c’est en fait un géoïde) et le seul moyen de représenter notre planète en deux dimensions est bien de transformer cette sphère en plan.
Que vous vouliez préserver les formes, les directions ou les superficies il y a une projection qui est faite pour vous. Mais il faudra également, du coup, faire des concessions sur les autres critères. Après avoir choisi votre projection vous noterez le nom de la projection dans les métadonnées de la carte.
[hr_invisible]
Règle N°7 : affichez le contenu approprié
Le risque est toujours grand d’utiliser des données incorrectes pour nos cartes. Tout cartographe scrupuleux se doit de vérifier ses sources et de réviser les données utilisées jusqu’à être certain de leur justesse. Pour ce faire, un travail de détective peut-être utile pour remonter à la source des données, vérifier leur exactitude et pourquoi pas les mettre à jour en les corrigeant.
[hr_invisible]
Règle N°8 : donnez de la perspective un encart
C’est l’un des éléments cartographiques essentiels : une carte bien conçue comprend généralement un encart avec une carte plus petite qui met votre travail en perspective, à plus petite échelle. Pour mieux se situer géographiquement le lecteur a en effet besoin de repères par rapport à une zone plus vaste. Cet encart peut également être utile pour afficher quelques points ou données d’intérêt, en mettant par exemples l’accent sur les rapports de forces avec l’environnement immédiat.
[hr_invisible]
Règle N°9 : les encarts imbriqués ; une carte dans une carte, dans une carte
A l’instar de la règle numéro 8 il est possible d’imbriquer des cartes mais à un niveau encore au-dessus, c’est-à-dire en faisant un encart d’un encart ou en d’autres termes en ajoutant une 3ème carte à une échelle encore plus petite. Ce procédé peut-être intéressant pour des cartographies sur des emprises très vastes mais qui demandent tout de même d’attirer l’attention sur un point précis.
Par exemples : la représentation d’un court d’eau qui passe dans une ville peut également nécessiter de montrer ce même court d’eau à l’échelle de la région (premier encart) mais également à l’échelle continentale (deuxième encart, à une échelle encore plus petite).
[hr_invisible]
Règle N°10 : utilisez des annotations et un étiquetage adapté
Les textes et étiquettes doivent être placés de manière judicieuse et doivent servir un propos précis et non simplement avoir une fonction de remplissage visuel. Entendez pas là qu’une carte avec de trop nombreuses étiquettes sera source de confusion.
De manière classique les étiquettes vont de gauche à droite et du sud au nord. Elles peuvent également suivre la courbure d’objets géographiques tels que les latitudes. Le type de police, la couleur et la taille sont également des éléments à prendre en considération.
[hr_invisible]
Règle N°11 : retenez vos lecteurs avec un cadre soigné
Si la charte graphique le permet il peut être intéressant d’intégrer une bordure à votre carte. Celle-ci enveloppera votre carte d’une frontière solide et concentrera l’attention du lecteur sur ce qu’elle contient : votre travail. Ce contour peut également avoir pour fonction d’isoler la carte du reste de la mise en page (texte, autres images…).
Voilà pour ces 11 premières règles cartographiques à respecter.
La semaine prochaine la suite de notre guide du cartographe avec les règles 12 à 22.
[hr_invisible]
Sources : www.gisgeography.com, www.womensenews.org
Guillaume Sciaux – Cartographe indépendant.
VERY INTERESTING but is there un english summary please ?